Sheku « Goldenfinger » Fofanah — Mobilité et technologie

Mobilisation des mascarades : Sierra Leone

Les mascarades sont mobiles dans leur exécution et nécessitent des gestes coordonnés, des pas de danse et, surtout, de la musique. Au-delà de leur mobilité cinétique, les mascarades sont également mobiles sur le plan géographique, et les villes sont devenues des lieux majeurs pour l'invention de genres contemporains de mascarades urbaines, qui ont fini par être exportés vers des communautés du monde entier à mesure que leur popularité grandissait et que les individus voyageaient ou s'installaient à l'étranger.

C'est le cas des « démons » Ordehlay et Jollay, comme on appelle les mascarades, à l'instar de celles créées par Sheku « Goldenfinger » Fofanah. Ordehlay a été inventé par de jeunes migrants confrontés aux difficultés socio-économiques courantes de la vie urbaine, qui ont rejoint des sociétés de mascarades pour bénéficier du soutien financier et de la vie nocturne animée qu'elles offraient. Le Genre féérique de la Jollay Society a été importée du Ghana afin de célébrer la paix et de rassembler les gens autour d'objectifs communs.

Aujourd'hui, la mobilité des masques est accélérée par les nouvelles technologies médiatiques et les applications de messagerie telles que WhatsApp, Facebook et YouTube. Les branches internationales et les spectacles culturels dans la diaspora ont prospéré, car les membres et les artistes-kotus utilisent ces plateformes pour acheter, suivre, vendre et inspirer les masques, ce qui en fait non seulement des applications sociales, mais aussi des outils commerciaux. À mesure que les démons traversent les frontières, leur esthétique évolue pour refléter de nouvelles idées créatives et les préoccupations locales.

Diable Koyah créé par Sheku Fofanah pour la Bolobine Ordehlay Society, exposé et conservé au Musée national de Sierra Leone, à Freetown. Remarquez la nature gestuelle de l'ensemble. 12 janvier 2017. Photo : Amanda M. Maples.
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